Les voitures au cinéma ne sont pas de simples moyens de transport. Elles façonnent l’atmosphère des films, soulignent la personnalité des personnages et deviennent souvent des icônes intemporelles. Certaines silhouettes mécaniques marquent durablement les mémoires, autant que les héros et héroïnes qui les pilotent. Qu’elles soient élégantes, puissantes ou chargées d’émotions, ces voitures transcendent l’écran pour s’imposer comme de véritables stars. Plongeons dans l’univers fascinant de dix modèles qui ont marqué l’histoire du cinéma et continuent d’inspirer désirs et passions dans le monde entier.
La légende sophistiquée : Aston Martin DB5, l’icône intemporelle de James Bond
L’Aston Martin DB5 est sans doute la voiture la plus emblématique du cinéma d’espionnage. Apparue pour la première fois en 1964 dans « Goldfinger », elle symbolise le raffinement britannique et la puissance discrète de l’agent secret 007. Le modèle alliait un design élégant à une panoplie de gadgets innovants plaques d’immatriculation rotatives, mitrailleuses cachées, siège éjectable qui ont fait rêver plusieurs générations.
Sean Connery, incarnant James Bond, ajoutait une aura de charme et de mystère à cette voiture devenue presque un personnage à part entière. Le gris argenté « Silver Birch » de cette Aston Martin contribue à sa silhouette intemporelle, immédiatement reconnaissable, qui impose une présence à l’écran. Grâce à son image, la DB5 incarne une alliance parfaite entre sophistication et danger, fusionnant technologie et élégance.
Dans les films récents de la saga, l’Aston Martin DB5 fait souvent une apparition en hommage à son héritage, prouvant que le lien entre la marque britannique et le mythe Bond reste indéfectible. Au-delà de ses exploits fictionnels, la DB5 a suscité un engouement mondial au point que certains exemplaires originaux ont atteint des sommets aux enchères, dépassant parfois plusieurs millions de dollars.
L’Aston Martin DB5 ne se limite pas à l’univers de l’espionnage ; elle inspire également les amateurs de voitures classiques qui voient en elle un symbole d’élégance et de vitesse contrôlée. Son rôle à l’écran met en lumière la capacité du cinéma à mêler des objets techniques à la narration, renforçant l’incarnation d’un personnage aussi complexe que James Bond lui-même.
Ford Mustang de Bullitt : la course-poursuite inoubliable aux rues de San Francisco
La Ford Mustang GT 390 Fastback de 1968, rendue célèbre par le film « Bullitt », incarne à elle seule l’esprit sauvage et la puissance brute de la muscle car américaine. Steve McQueen, dans le rôle du lieutenant Frank Bullitt, offre à cette voiture une vitrine où se mêlent adrénaline et authenticité, notamment dans l’une des poursuites les plus marquantes de l’histoire du cinéma.
Cette séquence, tournée dans les rues réelles de San Francisco, privilégie les sons naturels des moteurs rugissants et des pneus crissant sur l’asphalte, sans artifices musicaux, renforçant l’intensité du moment. McQueen, passionné d’automobile lui-même, réalisa une grande partie des cascades, injectant ainsi une dose de réalisme rarement égalée dans les films d’action de l’époque.
La Mustang Highland Green, avec son moteur V8 tonitruant, symbolise la sauvagerie maîtrisée d’un bolide au style distinctif. Le véhicule n’a pas besoin de gadgets sophistiqués pour passionner ; sa force brute et son esthétisme légendaire suffisent à captiver l’écran et le spectateur. Cette course-poursuite a posé les bases de ce que doit être une scène d’action automobile : une véritable chorégraphie en mouvement où le décor urbain agit comme un terrain de jeu limité et dangereux.
Depuis « Bullitt », la Ford Mustang est devenue la star incontestée des muscle cars dans la culture populaire, mélangeant histoire automobile et cinéma d’action. La scène mythique a fait naître un culte autour de ce modèle, avec même des répliques et modèles réduits reproduisant fidèlement cette version devenue presque sacrée.
La Citroën 2CV dans Le Corniaud : simplicité et comédie à la française
Si les grosses cylindrées transforment les scènes d’action en ballet rugissant, la Citroën 2CV dans « Le Corniaud » (1965) représente une image plus modeste et populaire mais non moins marquante. Cette petite voiture populaire française incarne le quotidien ordinaire et la figure de l’honnête homme, ici incarné par Bourvil, dont les vacances s’annoncent chaotiques.
La destruction comique de la 2CV dans la scène d’ouverture, broyée par une imposante Rolls-Royce, pousse le spectateur à découvrir le destin contrarié d’Antoine Maréchal. Le contraste entre la fragilité de la « Deuche » et la puissance de la Rolls illustre une dichotomie sociale et culturelle au cœur du cinéma français d’après-guerre.
Cette voiture, simple et fonctionnelle, n’a pas la vocation d’impressionner par sa performance, mais elle devient le reflet d’une époque, d’un mode de vie, et d’un humour à la française. Son rôle dans cette comédie reste symbolique : la voiture est un personnage dans l’intrigue, suscitant autant la sympathie que le rire par ses mésaventures.
La 2CV reste aujourd’hui une icône qui évoque des images de campagnes françaises, de simplicité et de générosité populaires. Sa présence dans « Le Corniaud » lui confère une sorte d’immortalité médiatique, malgré sa taille modeste et son moteur rustique.
La DeLorean DMC-12 : voyage temporel et design futuriste au cinéma
La DeLorean DMC-12, avec sa carrosserie en acier inoxydable brossé et ses portes en ailes de papillon, reste la voiture science-fiction la plus mythique du grand écran. Popularisée par la trilogie « Retour vers le Futur » dans les années 80, cette voiture est devenue synonyme d’aventure, d’imagination et d’innovation.
Dans le film, la DeLorean équipée d’un convecteur temporel permet à Marty McFly d’effectuer des sauts dans le temps, chaque voyage étant accompagné d’effets visuels époustouflants et de l’iconique vitesse de 88 miles par heure. C’est le parfait exemple d’une voiture qui, par son rôle narratif, dépasse sa fonction mécanique pour incarner un concept plus vaste : celui du changement, de la possibilité et de la liberté.
Ironiquement, alors que cette voiture n’a jamais été un succès commercial à son lancement, c’est grâce au cinéma qu’elle a conquis une renommée mondiale. Depuis, de nombreux passionnés, collectionneurs et fans de films de science-fiction considèrent la DeLorean comme une véritable légende, souvent répliquée en modèles réduits ou intégrée aux événements culturels liés à la pop culture.
La DeLorean représente aussi un pont temporel entre design industriel et prouesse narrative. La voiture incarne ce que peut offrir le cinéma : un objet banal transformé en symbole intemporel de rêve et de technologie avant-gardiste.
La Mini Cooper dans L’or se barre : agilité et audace dans le casse du siècle
La Mini Cooper S a insufflé un vent de fraîcheur au cinéma d’action avec sa présence remarquée dans « L’or se barre » (The Italian Job, 1969). Trois petites citadines, aux couleurs rouge, blanche et bleue, s’élancent dans une course-poursuite effrénée à travers les ruelles et les galeries italiennes, devenant les véritables héroïnes du film.
Ce qui distingue la Mini Cooper dans ce long-métrage, c’est sa polyvalence exceptionnelle et sa capacité à évoluer dans des espaces très étroits, là où des voitures plus grandes seraient freinées. Les cascades spectaculaires, que ce soit la descente d’escaliers ou les passages dans les égouts, illustrent son esprit vif et sa robustesse inattendue.
Symbole du style « Cool Britannia » des années 60, la Mini Cooper ne se contente pas de sa taille compacte : elle véhicule un sens de l’audace et de la créativité qui rend les poursuites à la fois palpitantes et originales. Le remake en 2003 a confirmé la longévité de cette image, redynamisant le mythe pour une nouvelle génération.
Son inclusion dans ce top illustre également la diversité des véhicules de cinéma, allant au-delà des bolides puissants pour célébrer des modèles plus accessibles, incarnant le charme et la ruse face à l’adversité.